“Zacharie choisit mal ses compagnons”, souffla le scorpion à son ami Athanase. Il arracha un bout de viande séchée qu’il mâcha d’un air contemplatif en lorgnant les silhouettes assises près du feu — la pleine lune éclairait la scène, découpant les lieux en autant d’aplats noirs et blancs. L’endroit possédait une géométrie fascinante et déconcertante. La découpe des jardins en six parts égales révélait la maniaquerie du concepteur du domaine ; l’architecture du manoir signifiait son penchant pour les figures premières : un bloc rectangulaire sur deux niveaux, à l’austérité presque slave, surmonté d’un cylindre bas central (l’observatoire) et devancé d’un léger fronton triangulaire plein, et adjoint sur les côtés de deux carrés parfaits, terrassés en étage ; ses instructeurs auraient apprécié l’endroit et en auraient fait un terrain d’entraînement approprié à l’infiltration et à l’assaut. Toute la journée, Orion avait senti la présence rémanente de ses ancêtres dont le sang avait nourri cette terre au nom de l’indépendance de leur peuple, une indépendance que les militaires de l’empire avait bafoué au profit d’une union arbitraire. “Il aime les femmes, que veux-tu…”, tenta de philosopher Athanase. “Moi aussi, quand elles sont à leur place.” Le scorpion ne pensait pas vraiment ce qu’il disait, les épouses avaient […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !