Deux soldats tournaient autour d’Alexia, ligotée face contre terre — vivante à en juger par sa respiration saccadée — , et le chef de cette escouade, une femme, belle, aux cheveux argentés, dont la stature ne laissait planer aucun doute sur ses états de service. Orphée se félicita : non seulement il avait facilement trouvé leurs traces dans les bois, mais comme il s’y attendait ils étaient peu nombreux. Ces trois-là attendaient la fin de l’ultimatum ; c’était la mort qui leur tomberait dessus sous les traits du berseker rouge. Ils discutaient à voix basse, assurant une surveillance trop minimale de leur camp improvisé ; trop sûrs de leur coup, Orphée aurait l’avantage. Pour les abattre, il devrait enchaîner trois tirs parfaits, facile avec les armes de sniper de l’entraînement, hasardeux avec les armes de seconde main que l’académie refourguait aux apprentis guerriers. L’un des soldats jura en crachant, marmonnant un reproche à sa supérieure, à laquelle il s’adressait par son grade — major —  ; son accent occidental confirma qu’il s’agissait bien d’une escouade de la république. Orphée prit calmement le temps d’étudier le terrain puis, sans éveiller ses cibles, il prit position sur un aplat surélevé, derrière un tronc mort, qui lui permettrait d’aligner les trois soldats ; il abattrait d’abord les deux hommes avant de prendre la femme en ligne de mire. Alors qu’il s’apprêtait à tirer, une ombre, qu’il n’avait pas senti venir, sauta par-dessus lui et fonça vers le camp ; d’autres ombres l’accompagnaient à droite et à gauche ; les ombres hurlaient — des loups. Les soldats de la république se tournèrent vers la position […]

Oh, mais, pourquoi couper ? Pourquoi si peu ? Pourquoi se contenter d'un avant-goût, hein, pourquoi ? Abonnez-vous et recevez à la carte les fragments de ce texte !